Critique : Lost River (2014)
Après un accueil
plus que mitigé l’année dernière au Festival de Cannes, le tout premier long
métrage de Ryan Gosling arrive enfin sur nos écrans ! L’attente en
voulait-elle la peine ? Est-ce un chef d’oeuvre ou un premier raté en tant
que réalisateur ? C’est ce que nous allons voir !
Conducteur
solitaire, flic luttant contre la criminalité, cascadeur à moto, spécialiste de
la drague… On peut dire qu’on en a vu de toutes les couleurs avec Ryan
Gosling ! Ayant réussi à se faire un nom dans le monde du cinéma et par la
même occasion être un sex-symbol pour les femmes. Souvent jugé pour sa façon
d’exprimer des émotions (souvent un visage froid) dans ses rôles, Ryan Gosling
ne reste pas moins un très bon acteur arrivant à ajouter du mystère et de la
personnalité à ses personnages. Après être passé devant la caméra, le Canadien
de 34 ans veut cette fois-ci passer derrière la caméra en tournant son premier
long métrage : Lost River.
Lost River met
en scène un adolescent, Bones (incarner par Ian De Caestecker), essayant
d’aider sa mère et son petit frère en volant du cuivre, dans une ville ravagée
par une crise économique et qui est en train de mourir à petit feu, afin de
gagner un peu d’argent pour vivre. La situation de la famille obligera la mère
(Christina Hendricks) de prendre un travail dans un théâtre qui joue des pièces
sombres et macabres et qui peu à peu la changera…
Le film est
porté par de brillants acteurs apportant une réelle curiosité pour leurs personnages :
Ian De Caestecker (Marvel’s Agent Of SHIELD) joue un adolescent inquiet pour sa
famille et cherchant de réels objectifs pour sa vie ; Christina Hendricks
(Mad Men) incarner une femme désemparée et se sentant impuissante à la crise économique
qui frappe sa ville natale et sa famille ; Saoirse Ronan (Les Âmes
Vagabondes) dans le rôle d’une jeune fille discrète n’arrivant plus à trouver
la force d’aider sa grand-mère affecter par un triste évènement ; Reda
Kateb (Un Prophète) joue un mystérieux chauffeur de taxi vaillant en quelque
sorte à ses passagers ; Matt Smith (Dr Who) incarne un bad guy profitant de la pauvreté de la ville de manière très discutable ; Eva
Mendes dans le rôle d’une actrice complètement transformé par le théâtre où
elle joue.
Admirateur du
travail de Nicolas Winding Refn (Drive)
et de Gaspar Noé (Enter The Void), l’inspiration du travail visuel de ces deux
réalisateurs se ressent beaucoup tout au long de Lost au point où il est
difficile de reconnaître la propre « pâte » de Ryan Gosling dans son film.
Visuellement,
Lost River est irréprochable ! Les plans sur les bâtiments déserts de la
ville et la végétation sont d’une vraie beauté notamment grâce au travail de
Benoît Debie (responsable de la photographie d’Enter The Void) qui gère la
photographie du film. La particularité de Lost River réside dans le soin des
environnements et la mise de certaines scènes : Par exemple le théâtre est
visuellement glauque, inquiétant, mais jamais dérangeant. La plupart des pièces
du bâtiment sont totalement différentes au niveau des couleurs afin de leur
apporter une « identité ». On peut néanmoins trouver quelques clins
d’œil au cinéma des années 80-90 à travers certains passages du film.
En plus d’être
magnifique visuellement, la bande-son du film est envoûtante et parfaitement en
accord avec l’univers de Lost River. Composée par Johnny Jewell, la bande
originale est agréable à écouter et dans la même veine que celle de Drive.
Malgré de
nombreux atouts, Ryan Gosling a parfois du mal à expliquer le sens de certaines
scènes ce qui peut nous rendre confus face à la façon de les interpréter.
Malheureusement, Lost River montre aussi une autre faiblesse : Les
longueurs. Fort heureusement, le film arrive à retrouver son rythme lorsque différents événements surviennent durant l’intrigue du film.
Lost River est
une expérience cinématographique intéressante, mais qui s’essouffle durant une
partie du film suite à un manque de clarté de certaines scènes et d’un problème
longueur. Le film reste néanmoins une œuvre réussite aussi bien visuellement
que scénaristiquement. Ryan Gosling s’en sort honnêtement avec son premier film
même on ne ressent pas réellement que c’est son œuvre.
Note :
13/20
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