Critique : Mad Max - Fury Road (2015)

30 ans après que George Miller avait laissé ses fans sur la route suite à un troisième opus mitigé, le nouveau Mad Max tant attendu voit enfin le jour dans nos salles obscures.

Est-ce que l’attente en valait la peine ? C’est que nous allons voir…mais tout d’abord allons découvrir la force de cette saga qui fait partie du paysage du cinéma des années 80-90 et la genèse de Mad Max : Fury Road.

En 1979, le réalisateur australien George Miller sortit au cinéma un film qui marqua un tournant dans les films d’actions : Mad Max. Le film met en place la genèse de la légende de Max Rockatansky : Un policier sombrant dans la folie suite à la mort de sa famille par un groupe de motards appelé les Aigles de la route.

Grâce au succès du film (8 000 000 de dollars pour un budget de 700 000 dollars), Mad Max continua sa route avec une suite plus rythmée et intense : Mad Max 2. Sortie en 1981, le film nous embarquer dans un monde aride rongé par la folie et la violence où Max se voit contraint d’aider un groupe de personnes pour continuer sa traversé sans but… Tout comme le premier Mad Max, cette suite eut un grand succès et permis aussi d’en connaître plus sur Max.

Un troisième opus voit le jour en 1985, mais celui-ci fût rapidement descendu par les critiques et considéré comme un film décevant en dessous des précédents Mad Max.

Après l’échec du troisième Mad Max, George Miller souhaite se faire pardonner par les fans de sa saga et décide de lancer le projet d’un nouveau Mad Max qui soit parfaitement dans la lignée de Mad Max 1 et 2.

Pendant plusieurs années, le projet avait été confronté à de nombreux problèmes avant de le voir arriver au cinéma : Changement de lieu pour le tournage du film (à la base Mad Max : Fury Road devait être tourné en Namibie, mais la guerre en Irak n’a pas du tout rassuré la 20th Century Fox et a donc annulé le tournage en Namibie) ; conditions climatiques difficiles (température étouffante le jour puis glaciale le soir ; tempêtes de sable) ; des tensions entre l’équipe du film et un groupe d’écologistes sont apparues ce qui a ralenti le tournage du film. Le développement du film n’a pas été facile, mais le résultat final en vaut le détour !

Mad Max : Fury Road prend place après les événements qui ont rendu Max tristement célèbre. Nous retrouvons Max hanté par son passé, rongé par la folie et traçant sa route sans aucun bût mais il sera rapidement attrapé par les War Boys travaillant pour le grand Immortan Joe.

Pour échapper à Immortan Joe et son armée d’hommes plus motivés que jamais, Max devra s’associer avec un groupe de femmes menait par l’impératrice Furiosa s’il souhaite survivre à cet enfer.

Le film offre un divertissement d’une qualité rarissime pour plusieurs raisons : Du début jusqu’à la fin, Mad Max : Fury Road est un pur road movie possédant un rythme effréné et multipliant les scènes d’action d’une rare intensité ! La folie est le maître mot de ce film qui nous plonge d’un monde désertique et acide où seuls les plus fous arrivent à survivre.

La particularité de Mad Max : Fury Road est que le film casse les stéréotypes de base des films d’action : Max n’est pas la seule tête d’affiche du film et joue plus la « victime » que le héros increvable frôlant la mort toutes les 5 minutes. Le personnage n’est pas mis au second plan, mais il se montre parfois discret à l’écran et ne parle que rarement. Un choix qui peut sembler étonnant, mais qui est logique étant donné la personnalité du personnage et de toutes les épreuves qui l’a traversé. Même si sa discrétion peut gêner certains fans de Max, il ne reste pas moins utile et efficace pour combattre Immortan Joe et son armada de fous qui le suit sans arrêt dans le but de récupérer ses biens. Max ne se bat pas uniquement contre l’armée d’Immortan Joe, mais aussi contre ses propres démons et son passé qui le rongent peu à peu de l’intérieur.

Techniquement, Mad Max : Fury Road est une vraie réussite ! Les scènes d’action sont nerveuses, lisibles et parfaitement maîtrisées. Les cascades et les séquences de course poursuite sont bien réelles ce qui renforce l’immersion dans le film. Un autre point important : La modélisation des véhicules du film. Aucune voiture ne se ressemble, elles ont chacune une utilité propre et un design unique en son genre. En plus de cela, il existe plusieurs catégories d’ennemis dans cette course poursuite effrénée, ce qui offre beaucoup de diversité dans les combats et permet de ne pas se sentir lassé de voir le même type d’ennemi continuellement.

Le film joue beaucoup sur les couleurs de l’environnement, les costumes et les explosions : certaines couleurs sont très prononcées ce qui renforce le côté « film des années 80-90 ». Cette gestion des couleurs fait presque d’hommage à l’âge d’or du cinéma d’action !

Cette diversité ne touche pas que les véhicules et les ennemis, mais aussi l’environnement : Max et Furiosa devront traverser un désert acide, une tempête de sable gigantesque et dangereuse puis un sombre désert humide et inquiétant. On ressent fortement l’idée de George Miller de peaufiner l’univers de Mad Max et d’ouvrir de nouvelles possibilités esthétiques et narratives pour de futures suites (ce qui semble être le cas d’après les dernières nouvelles de George Miller concernant le futur de Mad Max).

La musique dans le film est un véritable atout non négligeable ! Composé par Junkie XL et Tom Holkenborg, Mad Max : Fury Road contient de nombreux thèmes musicaux intenses rendant certains passages du film encore plus incroyable que ce qu’elle est.

Mad Max : Fury Road possède pas mal de clins d’œil aux deux premiers Mad Max ce qui risque de plaire aux fans de la saga. La plupart sont très visibles, d’autres sont discrets donc mieux vaut à l’œil pour les trouver !

Pour ce nouvel opus de Mad Max, George Miller s’est entouré d’un panel de stars talentueux et charismatique.

Max Rockatansky est incarné par Tom Hardy (Locke)  qui joue sûrement le personnage le moins bavard qu’il est pu faire depuis le début de sa carrière. Ayant déjà une bonne expérience dans les combats (The Dark Knight Rises), Tom Hardy arrive à transformer Max en une machine à tuer et à devenir un digne héritier du personnage qui fût joué avant par Mel Gibson.

La magnifique Sud Africaine Charlize Theron (connu grâce aux pubs de Dior) joue l’un des personnages les plus badass et charismatique du film : Furiosa. En incarnant Furiosa, Charlize Theron a suivi un changement radical pour jouer son personnage (crâne rasé, entraînement intensif pour les scènes de combat) sous des conditions de tournage difficiles et le résultat vaut le détour ! En plus de jouer un personnage fort, Charlize Theron apporte à la fois un côté humain et poignant à Furioza ce qui la rend marquante.

L’imposant et dangereux Immortan Joe est incarné par Hugh Keays-Byrne qui avait déjà joué dans le tout premier Mad Max en tant qu’antagoniste principal du film (Toecutter, le chef des Aigles de la route). On le retrouve en pleine forme et avec un personnage bien menaçant et fou n’ayant qu’un seul et unique objectif : Récupérer ses biens.

Mad Max : Fury Road est un divertissement jouissif, maîtrisé, généreux en action et sans temps mort où on reste scotché à son siège pendant tout le film. Malgré un scénario léger et un Max discret, il est très rare de nos jours de prendre autant son pied devant ce genre de film tellement le résultat est bluffant !

George Miller signe un chef-d’œuvre qui restera encré dans nos têtes pendant pas mal d’années. 

Note : 19/20