Critique : Un Moment d'Égarement (2015)

Le réalisateur, Jean François Richet, revient au cinéma avec une réadaptation d’un des films de Claude Berry : Un moment d’Égarement. Est-ce que ce remake est une réussite ou une énième comédie dramatique française sans intérêt ? C’est ce que nous allons voir…


Avant de commencer cette critique, je tiens à vous signaler que je ne vais pas comparer les deux versions du film tout simplement parce que je n’ai pas encore découvert la version de Claude Berry et un film (remake ou pas) est une œuvre à part entière donc pas de comparatif bête et méchant de prévu dans cette critique.

Un moment d’Égarement nous plonge dans les vacances en Corse de deux amis de longue date, Antoine (François Cluzet) et Laurent (Vincent Cassel) en compagnie de leurs filles. Les premiers jours se passent très bien jusqu’à ce qu’à un soir où la fille d’Antoine, Louane, décide de séduire Laurent. Complètement soul, Laurent se laisse attirer par la belle Louane et ils finissent par s’embrasser ! Ce moment d’égarement va non seulement pourrir les vacances de Laurent du fait que Louane est absolument amoureuse de Laurent et souhaite former un couple avec lui, mais aussi mettre en danger sa relation avec sa fille et son meilleur ami. 
Jean François Richet donne l’impression qu’il se cache derrière des gros clichés français (des plans « cartes postales » pour promouvoir la Corse ; une introduction faisant une grosse pub pour une compagnie de paquebots ; des adolescentes plus énervantes que dans la vraie vie, etc.) alors qu’il semble montrer un réel intérêt à son film ! Ce constat se remarque dès les 20 premières minutes du film ! Aurait été-t-il possible d’éviter de commencer le film par des gros clichés ? Sûrement étant donné que ces clichés n’apportent rien à s’énerver devant le film… Forte heureusement la suite du film de Jean François Cluzet se rattrape rapidement grâce à une bonne évolution des personnages du film (surtout ceux de François Cluzet et Vincent Cluzet) au fur et mesure que l’histoire avance.


Le film aborde plusieurs thèmes tels que le divorce, l’amitié et l’amour entre deux personnes ayant un grand écart d’âge. Des thèmes intéressant, mais qui sont malheureusement exploité que vers les 30 dernières minutes ce qui freine légèrement par la même occasion l’évolution des personnages. Jean François Richet donne son propre point de vue sur ces différents thèmes, mais étrangement, on a l’étrange sensation qu’il n’aille pas plus loin dans ses propos.
Alors que le film se rapproche de sa fin et qui montre une certaine morale aux événements survenus, la toute dernière scène du film va en totale contradiction avant tout ce que Jean François Richet explique durant presque tout le film ! Le film se termine avec une fin niaise, mais ouverte. Ouverte à quoi ? À pas grand-chose vu qu’elle ne correspond à rien par rapport à tous ce que les personnages du film ont traversé ! Un gros point négatif alors que le film montrait des qualités au niveau du scénario qui tenté d’apporte du vent frais au cinéma français.


Ayant déjà collaboré avec Jean François Richet dans Mesrine (1 et 2), Vincent Cassel retrouve le réalisateur français pour la troisième fois, mais cette fois-ci dans un genre peu commun pour Vincent Cassel : La comédie dramatique. En effet, il est rare de voir Vincent Cassel dans ce type de film étant qu’il joue très souvent dans des drames et des thrillers. Bien que ce genre de rôle n’est pas « habituel » pour Vincent Cassel, celui-ci à rendre son personnage attachant, drôle et surtout intéressant à suivre. Sans aucune hésitation : Vincent Cassel est la grosse surprise d’Un Moment d’Égarement ! Le personnage de Vincent Cassel est exactement l’inverse de celui de François Cluzet : Un père qui se veut cool, social, branché et qui essaie de passer à une nouvelle étape avec sa fille après un récent divorce.


Adeptes des comédies dramatiques comme Intouchables, nous retrouvons l’acteur François Cluzet dans le rôle d’Antoine, un père qui a des difficultés à gérer sa fille et ses nerfs lors de certaines situations. Comme toujours, François Cluzet prend beaucoup de plaisir dans son rôle de « vieux con grincheux », bien que son jeu d’acteur se rapproche beaucoup de Christian Clavier lors de ces crises de nerfs dans le film.


N’ayant aucune expérience dans le cinéma, Lola Le Lann obtient son tout premier rôle dans ce film en jouant Louane, l’adolescente amoureuse de Laurent (Vincent Cluzet), et le moins que l’on puisse : C’est qu’elle n’a peur de rien ! En plus de jouer une ado voulant à tout prix dans son lit le meilleur ami de son père, elle n’hésite pas à se montrer entièrement nue pour l’attirer. En dehors de ce détail coquin, Lola Le Lann joue très bien dans l’ensemble sans vraiment trop surjoué son personnage. Il est juste dommage que son personnage ne soit pas plus approfondi notamment entre sa relation avec son amie et avec son père.


Actrice âgée de 23 ans, découverte grâce à La Crème de La Crème de Kim Chapiron ; Alice Isaaz incarne la fille de Laurent et l’ami de Louane. Bien que son rôle soit un peu en retrait par rapport aux autres personnages du film, Alice Isaaz remplit honorablement son rôle sans jamais en faire trop.


Composé par Jean Michel Jarre, la bande originale d’Un Moment d’Égarement est dans l’ensemble très belle, mais elle n’est pas du tout en accord avec le ton du film ! Sa musique correspond plus à un film dramatique ou une biopic plutôt qu’à un film de comédie dramatique. Une musique plus « joyeuse » et rythmée aurait largement suffi pour correspondre au film.


Jean François Richet signe une comédie dramatique en demi-teinte à cause d’une première partie très décevante et d’une finale sans intérêt. Fortement heureusement, le film se rattrape grâce aux performances de ces acteurs qui sauvent le film sur de nombreux points. Un Moment d’Égarement n’est ni est un bon film français, ni un film à mettre à la poubelle, juste une comédie dramatique qui s'est permit d’avoir un moment d’égarement.


Note : 13/20

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