Critique : The Invisible (2007)

Depuis plusieurs années, de nombreux films ont fait évoluer le genre fantastique en l'associant avec différents genres cinématographiques (comédie, policier, horreur, drame).
La plupart de ces films permettent d'avoir une nouvelle vision sur certains points de la vie. The Invisible en fait-il partie ? 
En quoi The Invisible est-il si intéressant à voir ? C'est ce que nous allons voir...

Comment résoudre un crime dont on est la victime ?

Réalisé par David S. Goyer (Blade Trinity; Unborn), The Invisible nous plonge dans la vie de Nick Powell (Justin Chatwin), un brillant étudiant aimé par sa famille et ses proches. Alors qu'il sortait d'une grande soirée festive, Nick se fait mortellement agressé par un groupe d'individus.
Le lendemain, il découvre que personne ne peut l'entendre, ni le voir. Nick va s’apercevoir que la seule personne auquel il arrive à communiquer est l'une des personnes responsables de sa mort.

Les 10 premières minutes du film nous mettent directement dans l'ambiance grâce à une bande-son incroyable (Oceansize - Music for a nurse), un jeune homme tourmenté et des paysages magnifiques qui montrent un certain hommage à l'univers de la série TV culte : Twin Peaks.
Ces éléments que l'on découvre au début du film, forment à eux seuls l'identité du film : un film à la fois fantastique, "teenager", dramatique et policier ! Cette alchimie entre ces quatre genres cinématographiques fonctionnent parfaitement au fur et à mesure que l'intrigue du film avance

Le personnage de Nick Powell est particulièrement intéressant, nous sommes face à un adolescent très tourmenté à cause de sa relation avec sa mère qui veut absolument qu'il suive un chemin tout tracé pour son avenir sans faire attention à son avis. Cette relation très difficile avec sa mère n'affecte pas uniquement ses pensées et son caractère, mais sa propre identité où il a du mal se trouver une place parmi les autres malgré sa popularité. Son seul "refuge" est la poésie qui l'aide à s'identifier et à trouver sa place dans un monde auquel il se sent par moment comme un étranger.

La relation compliquée entre Nick Powell (Justin Chatwin) et sa mère (Marcia Gay Harden) fait partie des éléments du film.

Cette situation va rapidement changer quand il découvrira qu'il est invisible pour le commun des mortels. En effet, il sera face à des révélations de ce que les gens pensent vraiment de lui.
Nick Powell n'est pas le seul personnage intéressant ayant une vie difficile. Annie (Margarita Leveiva), l'une des personnes responsables de sa mort et capable de communiquer avec Nick en fait partie.
La relation entre ces deux personnages va peu à peu évoluer quand ils remarqueront qu'ils ont un point commun malgré leurs différences : l'envie de trouver sa propre identité et de tracer son propre chemin. Un thème auquel on peut facilement s'identifier car une grande partie des adolescents ont fait face à des choix cornéliens pour leur avenir tant en ayant un sentiment de différence face au monde qui nous entoure.
La relation entre ces deux personnages se présente aussi comme un beau clin d'oeil au film Ghost.

Nick va peu à peu comprendre qu'il n'est pas si différent de l'un de ses meurtriers que ça.

Le film évoque de nombreux thèmes maintes fois exploités comme l'adolescence, la recherche de sois-même et le deuil. Néanmoins, on reste assez loin des clichés du genre grâce à une écriture du scénario soigné, mature et complexe.

The Invisible fonctionne sous un fond d'enquête où la police, les proches et la mère de Nick tentent de retrouver de l'adolescent. Nick va lui aussi mener l'enquête sur les raisons de son meurtre et tenter de retrouver son corps. Le film se focalise principalement sur ces personnages en leur donnant un fond et une identité intéressants (même aux personnages secondaires). Contrairement à d'autres films du genre, The Invisible prend parfois des allures de "clips vidéos" à cause de sa mise en scène souvent maladroite et sa bande-son pour présenter des moments importants durant l'intrigue.
Ce n'est pas forcément un défaut, car il renforce le côté "tennage-movie" du film.

Même si The Invisible reste avant tout un film fantastique, aucun effet spécial n'est utilisé pour représenter un événement surnaturel. Seul de simples mouvements de caméra sont réalisés pour les présenter. Un choix peut-être dû au faible budget du film (30 millions de dollars) qui c'est...

Concernant le casting, Justin Chatwin (malheureusement connu pour son interprétation dans Dragon Ball : Evolution) est la tête d'affiche du film en incarnant parfaitement Nick Powell. Le jeune acteur canadien arrive à donner de la profondeur et du charisme à son personnage sans en faire trop et en donnant l'impression qu'il s'est vraiment investit dans son rôle d'adolescent tourmenté.
Nous retrouvons aussi la jeune et belle Margarita Leveiva (Adventureland) dans le rôle d'Annie. Il est difficile d'oublier sa prestation remarquable dans ce film tellement elle apporte à son personnage quelque de chose de fort et marquant, l'une des grandes surprises du film. Marcia Gay Harden (The Mist) joue la mère de Nick Powell comme à son habitude très bien, rien à dire de plus sa prestation. L'américain Chris Maquette (Fanboys; The Girl Next Door) joue le rôle de Pete Egan, l'un des amis de Nick. Chris Maquette s'en sort plutôt bien en rendant son personnage intéressant et attachant.


Margarita Leveiva, l'une des grandes surprises du film.

La bande-son du film est principalement orienté pop rock indé avec des groupes comme Oceansize, Snow Patrol ou encore Mellowdrone. Le choix des musiques est assez bon et malin vu que la bande-son se marie très bien avec le film.

The Invisible est une oeuvre remarquable, d'une part pour sa parfaite alchimie entre plusieurs genres cinématographiques différents, mais aussi pour son scénario bien écrit et le traitement de ses personnages assez travaillé. Un film riche en références et clins d’œil tant en évitant de certains films référencés. Malgré une mise en scène parfois maladroite, The Invisible est un film à découvrir absolument pour sa bande-son, ses personnages, les thèmes abordés, ses références et son histoire très prenante.



Note : 16/20

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