Critique : The Legend of Tarzan (2016)

Comme Peter Pan, Tarzan fait partie des personnages littéraires les plus adaptés au cinéma. Un personnage que l'on connaît par coeur pour son histoire marquante et pour ces facultés proches de celle des singes (sens décuplés et agilité hors du commun).
Pour cette énième adaptation de la légende, le réalisateur David Yates se charge de donner sa propre vision de l'histoire de l'homme de la jungle.
Est-ce une adaptation sans intérêt ou est-ce que ce long métrage va tirer son épingle du jeu parmi toutes les autres versions ? C'est ce que nous allons voir...

Que serait Tarzan sans sa Jane ?


10 ans environ environ après qu'il a rencontré Jane (Margot Robbie), et à quitter la jungle pour mener leur vie ensemble à Londres, Lord Greystock (Alexander Skarsgard) est envoyé par le parlement Britannique au Congo en tant qu'émissaire du Commerce. Ce qu'il ignore, c'est plusieurs tribus sont attaquées par un redoutable militaire belge (Christopher Waltz). Pour protéger des peuples innocents avec l'aide d'un pasteur (Samuel L. Jackson), Lord Greystocke sera obligé de redevenir la légende de la jungle : Tarzan.

Contrairement aux précédentes adaptations, The Legend of Tarzan se démarque par son aspect sombre et réaliste qui n'est pas uniquement présent pour créer une ambiance particulière, elle caractérise principalement la situation actuelle de Tarzan. En effet, l'homme de la jungle a su s'intégrer du mieux qu'il pouvait dans un milieu qu'il ne connaissait pas afin de vivre le restant de sa vie avec Jane Porter et sa nouvelle vie est à la fois une bénédiction et une malédiction. Dès le début du film, Tarzan est montré comme un homme dénudé d'émotion, éprouvant un malaise face à une société encore étrangère pour lui et cherchant à faire table rase de son passé malgré des cicatrices encore présentes physiquement et mentalement.

L'une des forces du long métrage réside dans le couple Tarzan/Jane qui offre une toute nouvelle dimension de leur amour entre l'un et l'autre. Bien que leur amour soit parfois tourmenté par les problèmes de Tarzan, on ressent vraiment qu'ils forment un couple soudé, vivant d'un amour éternel et en se donnant une parfaite confiance entre eux. Le jeu d'acteur entre Margo Robbie et Alexander Skarsgard renforce encore plus l'immersion pour donner une grande affection à ces deux personnages.

La relation entre Tarzan (Alexander Skarsgard) et Jane (Margot Robbie) n'a jamais été aussi profonde et intense que dans cette nouvelle adaptation cinématographique.


The Legend of Tarzan nous embarque dans un environnement inédit à travers la faune et la flore du Congo. Celle-ci n'est pas seulement présente pour offrir un panorama incroyable sur la végétation et la vie présente dans ce lieu, elle présente surtout un point important dans la construction de certains personnages.
David Yates (Harry Potter 5, 6, 7 et 8) montre clairement une autre facette de la légende encore jamais explorée tout en restant fidèle sur les bases de l'histoire du roman d'Edgar Rise Burroughs. Un exercice pas évident à manipuler que l'objectif de ce genre de film est d'innover sans s'éloigner de son matériau d'origine. The Legend of Tarzan of Tarzan a la particularité d'être à la fois un origin story grâce à quelques flashbacks présents durant l'intrigue et une suite de l'oeuvre littéraire, ce qui donne un regard inédit sur l'homme de la jungle.

Visuellement, The Legend of Tarzan souffre de quelques effets spéciaux brouillons et qui montre que c'est réalisé numériquement alors que pour d'autres scènes c'est totalement le contraire ! Le résultat est assez mitigé au final sur ce point puisqu'on a du bon et du moins bon. Le long métrage aurait gagné beaucoup si certaines scènes avaient été tournées dans un milieu avec de vrais animaux.

Le film a l'avantage de se tourner vers une époque historique compliqué et intéressant (les années 1880) qui démontre l'implication des pays étrangers sur le sol africain et leur rôle par la rapport à l'esclavage. Il est toujours exaltant de voir des personnages fictifs intégrés dans des contextes réels pour découvrir en quoi cela pourrait apporter à l'époque historique où se situent les protagonistes et antagonistes du long métrage.

10 ans après avoir quitté la jungle, on peut dire que Tarzan a bien changé !

Côté casting, Alexander Skarsgard (The Giver) s'en sort honorablement dans le rôle de Tarzan en réussissant à transmettre des émotions un "jeu du regard" très bien maîtrisé. Margot Robbie (Focus) immortalisé l'écran, mais pas uniquement grâce à son charme, elle apporte de la profondeur à un personnage qui se veut courageux, malin et innocent. Samuel L. Jackson joue les faux airs de Morgan Freeman avec son personnage rempli de sagesse et de confiance.L'imposant Djimon Hounson (Blood Diamond) se retrouve aussi dans la partie mais rétrogradé à un rôle trop secondaire...Concernant Christopher Waltz (Inglorious Bastard), malheureusement il possède un jeu d'acteur très minimaliste et n'apporte donc pas grand chose à son rôle d'antagoniste qui lui aussi n'a rien à offrir...

Malgré une finale clichée et un peu ridicule, des effets spéciaux parfois douteux et un Christopher Waltz qui ne passe pas la première vitesse, The Legend of Tarzan reste malgré tout une très bonne adaptation et réinvention de l'homme de la jungle. Passionnant sur de nombreux points et saisissant grâce au couple Tarzan/Jane parfaitement écrit et bien joué, David Yates nous livre un long métrage plus que correct et qui donne un nouveau souffle à une légende fictive qui a déjà été adapté plus de 50 fois au cinéma.

De gauche à droite : Christopher Waltz, Alexander Skarsgard, Margot Robbie, Samuel L. Jackson et Djimon Hounson 


Note : 14/20

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