Critique : Un Petit Boulot (2016)

Connu pour avoir réalisé la comédie l'Arnacoeur, le français Pascal Chaumeil s'est fait une petite place dans le paysage français en l'espace de quelques années. 
Dans chacun de ces longs métrages, il y apporte un humour décalé, généreux et 
sans langue tout en offrant un casting bien choisi et une histoire originale. 
Malheureusement décédé bien trop tôt en août 2015 des suites d'un cancer, 
Pascal Chaumeil laisse derrière lui un film terminé juste avant sa mort comme une sorte de testament. Est-ce que cette comédie suit la lignée de ses précédents films ? 
C'est ce que nous allons voir...


Un petit boulot pas comme les autres !

Entre les problèmes personnels et professionnels, la vie n'offre pas vraiment de cadeau pour Jacques (Romain Duris). Alors qu'il tente de trouver un travail stable, il fait la rencontre d'un malfrat local du nom de Gardot (Michel Blanc). Ce dernier lui propose un contrat assez surprenant : tuer sa femme en échange d'une belle somme d'argent. 
Voyant comme une belle opportunité et une marque de respect, 
Jacques accepte volontiers le contrat.

Un scénario bien décalé et inspiré d'un roman qui montre 
directement le ton drôle et cynique du long métrage.
La particularité d'Un Petit Boulot est qu'il fait partie des films qui ne présentent pas les meurtres sous une forme très intimidante, désagréable et choquante, c'est tout le contraire ! Pascal Chaumeil les montrent du manière totalement parodiquement en jouant avec les codes du genre et créer ainsi un vrai plaisir coupable autour de cela. 
On est surpris d'avoir un plaisir de voir les meurtres s'enchaînaient et d'attendre impatiemment les suivant tant la mise en scène et la direction des acteurs forment un gros atout au long métrage.

L'humour noir et immorale du film n'est pas uniquement présente pour rendre des scènes logiquement déstabilisantes en des passages drôles et se donner une identité propre; elles offrent un sous-texte dur et réel en rapport à notre société actuel à travers ces personnages qu'ils soient cyniques ou pas.
Fort heureusement, le réalisateur ne cherche pas en faire trop sur ce point et tiens à ce qu'Un Petit Boulot reste une bonne comédie qui nous fasse oublier le monde extérieur pendant un peu plus d'une heure et demie.

Bien que l'humour du film fasse mouche et soit bien géré, il est dommage que certains souffrent d'un humour un peu trop léger alors 
qu'il y avait justement d'offre quelques choses de plus "cinglant" et fort.

"- Je n'ai pas envie...devenir un tueur à gages.
- Et tu appelles ça comment ce que tu viens de faire ?
- Un moment d'égarement.
- Je dois manquer de vocabulaire."

Difficile d'oublier le casting du film qui est surprenant : Romain Duris (l'Auberge Espagnole) incarne merveilleusement bien le rôle de Jacques, un homme pas très malin, montrant une grande honnêteté envers les personnes qui l'entourent et où on s'y attache rapidement; Michel Blanc (Nos 18 ans) campe parfaitement le rôle du malfrat immorale et qui ne s'assume pas totalement, bref un acteur français 
à suivre toujours de près tant son talent n'a pas pris une ride. 
Le duo entre les deux acteurs marche avec brio et fait rire à chaque instant !
Nous retrouvons aussi Alice Belaïdi (Radiostars), Alex Lutz (OSS 177 - Rio ne répond plus) et Gustave Kervern (Groland) dans des rôles secondaires qui se débrouillent assez bien dans l'ensemble.

Un Petit Boulot est un film qui fait bien son travail grâce à son ton cynique, décapant, et bourrée d'humour noir. Une comédie sans prétention qui fait du bien, porté par un chouette casting et une très bonne réalisation. Malgré quelques petites longueurs et des passages qui n'osent pas nécessairement aller plus loin des idées, on en ressort satisfait et avec le sourire.

De gauche à droite : Romain Duris, Alice Belaïdi et Michel Blanc.


Note : 14/20

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