Critique : Virtual Revolution (2016)

On ne le dira jamais assez, mais malheureusement le cinéma de genre en France est un cinéma qui est trop mis entre parenthèses par des distributeurs et des studios sans vraiment une justification cohérente. Que ça soit dans l’horreur, le fantastique ou la science-fiction, il est extrêmement difficile de financer et de réaliser un projet cinématographique de ce type alors que comme dans n’importe quels autres pays, nous ne manquons pas des passionnées et des professionnels ! 

Tout comme Vincent Bonnet, réalisateur de The Lake (Dossier preview du film), certains français veulent se donner corps et âmes pour donner un sens à leur passion et à une citation bien connue : " impossible n’est pas français ". Parmi tous ces français, Guy-Roger Duvert a décidé lui aussi de casser cette " malédiction " avec son tout premier long métrage de science-fiction : Virtual Revolution. Le résultat 
est-il au rendez-vous ? C’est ce que nous allons voir…


Néo-Paris, 2047, une révolution est en train de se passer...


En l’an 2047, la Terre est en pleine révolution technologie sur de nombreux domaines : l’informatique, l’automobile et surtout dans la virtualisation. La population se détache peu à peu du monde réel pour vivre dans le monde virtuel via des machines futuristes. Dans le néo-Paris, Nash, un homme au passé mystérieux et travaillant pour une grande multinationale, se retrouve chargé par son employeur de trouver et neutraliser des terroristes menaçant cette révolution technologique. Ses découvertes l’amèneront beaucoup plus loin que ce qu’il aurait pu imaginer.

Virtual Revolution est un long métrage qui possède plusieurs visages qui arrivent à mélanger au fur et à mesure que l’intrigue : nous retrouvons à la fois un film par des passionnées de S.F pour des passionnées de S.F ; un film rempli de clins d’œil et de références artistiques, visuelles et au niveau des dialogues (on pensera surtout au visuel et à l’ambiance futuriste de la licence culte vidéoludique Deus Ex ou encore des films comme Blade Runner, Passé Virtuel et Total Recall) ; un film d’anticipation principalement orienté sur la technologie de la réalité virtuelle avec une moralité assez similaire de la série TV Black Mirror ; et un film montrant l’immense potentiel qu’à son univers si il pouvait 
être développé sous diverses formes (série TV, jeux vidéo, etc…).

À travers son long métrage, Guy-Roger Duvert ne fait pas les choses à moitié dans le développement du background de son " bébé " en donnant une dimension économique et politique à la fois glaçante et passionnante qui est bien trop rarement mise en avant alors que cela fait partie d’une des grandes forces quand l’on crée un univers fictif de cette envergure. 

Bien que le budget serré du film se remarque légèrement dû à une mise en scène parfois trop lisse et des EFX irritants pour certains passages si on regarde de plus près, Guy-Roger Duvert arrive presque à nous faire oublier ces défauts grâce à 
la passion et l’amour de la science-fiction apporté à ce projet.

Nash est un "hybride", un humain navigant entre le monde réel et le monde virtuel.


Ayant un physique similaire à celui de Marv dans Sin City et la même mentalité qu’Adam Jensen du jeu vidéo Deus Ex Human Revelation, Nash est un personnage à la fois mystérieux et passionnant. Incarner parfaitement par l’acteur et cascadeur Mike Dopud (Continuum), le personnage principal du film cherche d’une certaine manière une place dans la société tout en essayant de la comprendre. Bien que son écriture n’ait rien de bien rafraîchissant, on reste néanmoins intrigué par ce personnage qui est 
en quelque sorte un " guide " pour le spectateur.

Nous retrouvons dans les rôles secondaires un joli casting bien dirigé, Maximilien Poullein (La Horde) dans le rôle très sympathique d’un acolyte malgré lui de Nash ; connu grâce à la série "V" , Jane Badler incarne l’énigmatique employeur de Nash, un personnage assez plaisant puisqu’il fait étrangement penser à celui de « M » dans les 007 ; Jochen Hägele (96 heures) ; Petra Silander (Bienvenue à bord) ; Nicolas Van Beveren (Camping Paradis); Melissa Mars (P.J); Zoe Corraface (N.A.P) et Kaya Blocksage (As Above So Below). 
Composé par Guy-Roger Duvert, la bande originale se marie assez bien avec l’aspect cyberpunk du film.

Virtual Revolution est un long métrage qui malgré quelques défauts, est à découvrir pour son univers passionnant rempli de références en tout genre et à soutenir pour l’ambition de l’équipe du film de montrer que le cinéma français ne sait pas uniquement réaliser de la comédie, du drame ou des polars.




De gauche à droite : Emilien de Falco, Zoe Corraface, Guy-Roger Duvert, Melissa Mars et Mike Dopud



Note : 15/20

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