Critique : Rogue One - A Star Wars Story (2016)

Tout juste un an après le retour semi-raté de l'univers Star Wars au cinéma avec l'épisode VII, Disney continue de développer la mythique saga de Georges Lucas en n'offrant uniquement de simples suites, la petite souris aux grandes oreilles se lance dans les films dérivés à savoir les spin-off ! Pour ce tout premier épisode hors-série, nous quittons l'odyssée des jedis pour se focaliser sur celui d'un groupe de rebelles ayant pour mission de retrouver les plans de l'Etoile Noire. Ce sujet fait partie 
des zones sombres non éclaircies jusque-là dans les films Star Wars.
Jeune réalisateur anglais connu pour avoir réalisé le mémorable Monsters en 2010, et ressuscité le célèbre kaïju Godzilla en 2014, Gareth Edwards se retrouve chargé de dévoiler cette incroyable histoire à l'écran. Est-ce que ce premier spin-off est-il réussi ? C'est ce que nous allons voir...

Une mission à haut risque attend l'Alliance pour mettre à mal les plans de l'Empire.


Situer chronologiquement entre l'épisode III et IV, Rogue One - A Star Wars Story se passe dans une période extrêmement sombre et dangereuse où l'Empire commence à prendre le contrôle de la galaxie après avoir éliminer la quasi totalité des jedis. Jyn Erso (Felicity Jones), une jeune femme rebelle ayant un lourd passif, se retrouve enrôlait par l'Alliance Rebelle dans une mission importante visant à affaiblir les forces de l'Empire en réussissant à mettre la main sur les plans de l'Etoile Noir. 
A la fois sans surprise, mais avec quelques doutes quand même, Gareth Edwards propose une mise en scène et une photographie propres et tout simplement magistrale. Tout comme dans ces deux précédents long métrages, le réalisateur anglais apporte une vision très réaliste, "terre à terre", rafraîchissante et hypnotisant que cela soit sur le plan visuel ou technique. Loin d'être superficiel, le spin-off ne se veut pas prétentieux dans sa façon de présenter des faits et de diriger ces personnages. La direction des protagonistes et antagonistes du film, ainsi que l'ambiance sombre et mature permettent rapidement de se rendre compte que Rogue One - A Star Wars Story est certainement l'un des épisodes les matures et ambitieux de la saga !

Le directeur Orson Krennic (Ben Mendelsohn) est l'une des grandes nouveautés de ce spin-off.


Contrairement aux anciens volets, le film réussit à aborder de manière juste et émouvante de nombreux thèmes comme le sens du sacrifice ou encore la mince frontière entre le bien et le mal. Autre très grande qualité de ce troisième long métrage de Gareth Edwards : l'écriture des personnages. A aucun moment durant l'intrigue du film, nous nous retrouvons devant des clichés du genre pouvant amener à une forme d'héorïsme ou de choix aussi ridicule qu'illogique. Chacun possède une humanité qui les rend attachant derrière leurs volontés qui dévoile leur fragilité et force. Rogue One ne montre pas des héros et des méchants, mais des humains ayant chacun du sang sur les mains derrière une cause qui leur semble juste. Il est très intéressant d'étudier le portait de chacun des personnages du film tant ils sont fascinants !

Ce nouveau film s'intégrant parfaitement dans la saga culte de Georges Lucas n'est pas uniquement un très bon Star Wars, c'est surtout un excellent film de guerre ! Bien que le première partie un peu longuette du film ne mette pas vraiment en avant ce point, Rogue One regorge de scènes de combats d'une très grande beauté et d'un réalisme incroyable que ça soit sur des petits détails (les Stormtroopers savent enfin viser correctement avec leurs blasters à ou des gros détails (la violence visuel et mentale de la guerre).
Comme tout film issu d'un grand univers maintes fois exploités, Rogue One contient de jolis clins d'oeil et références utilisées intelligemment et sans créer un effet de surplus. Le plus surprenant sur ce point, c'est qu'il établit un lien fort entre la prélogie et la tilogie de Star Wars à travers de nombreux détails à la fois inédit, logique et surtout important.
Au niveau du casting, on peut dire que l'on ait gâté entre des acteurs bien connus du grand public ou pas : Felicity Jones (The Theory of Everything); Mads Mikkelson (007 - Casino Royale); Diego Luna (Elysium); Donnie Yen (Ip Man); Riz Ahmed (Nightcrawler); Ben Mendelsohn (Lost River) et Forest Whitaker (Ghost Dog). 

Initialement composée par Alexandre Desplat (The Imitation Game), la bande originale est réalisée par Michael Giacchino (Tomorrowland) et malheureusement celle-ci s'avère décevante. En effet, bien que l'on retrouve quelques similarités avec des thèmes cultes de la saga, la manque d'émotions et de sensations se fait ressentir et donne vraiment cette avant goût que la bande son a été composé 
par deux personnes pas en raccord et presque à la va-vite.

A la fois un très bon Star Wars et un excellent film de guerre, Rogue One - A Star Wars Story réussit à nous surprendre à chaque instant et à se démarquer de ses aînés grâce au travail incroyable de Gareth Edwards. Malgré un début un peu poussif et une OST qui déçoit, on en ressort la tête dans les étoiles et avec les yeux pleins de paillettes. Sombre, mature, innovant, ambitieux et cherchant à attirer les néophytes de la guerre des étoiles comme les connaisseurs, Rogue One était un pari risqué, mais qui s'en sort avec les honneurs en devenant l'une des belles surprises de l'année 2016.

De gauche à droite : Donnie Yen; Ben Mendelsohn; Kathleen Kennedy; Riz Ahmed; Felicity Jones; Diego Luna; Mads Mikkelsen; Alan Tudyk et Gareth Edwards.


Note : 18/20

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