Critique : Resident Evil - Chapter Final (2017)

Adaptés très librement de la saga vidéoludique, les films Resident Evil n’ont jamais vraiment brillé dans son scénario, ses personnages ou encore sa mise en scène 
assez classique dans le genre. 
Néanmoins, l’histoire d’Alice a toujours su attirer un public cherchant s’offrir un simple plaisir coupable et acceptant pleinement le côté nanardesque de la saga cinématographique. Après un cinquième opus jouant très mal les cartes du fan service et offrant un scénario trop "tentaculaire" dans ces idées, Paul W.S Anderson revient au cinéma pour terminer l’histoire du combat d’Alice contre la Umbrella Corporation. Un épisode final intense ou un pétard mouillé ? C’est ce que nous allons voir…

Le dernier combat d'Alice l'attend 
dans un lieu qu'elle connaît très bien...


Après que Wesker l’ait trahi lors de l’assaut de la Maison-Blanche, Alice se retrouve démunie de toute aide quelconque et à survivre seul dans un monde où l’espèce humaine est vouée à s’éteindre. Alors qu’elle cherchait des vivres, Alice reçoit un message inattendu, indiquant que son dernier espoir de détruire la Umbrella Corporation et le virus T se trouve là où tout a commencé : dans le Hive à Raccoon City.

Les Resident Evil ont toujours eu ce défaut d’avoir une ligne narrative totalement en roue libre bien qu’il y ait un minimum de continuité entre les opus. Au lieu de respecter cela, Paul W.S Anderson propose de ne pas suivre cette logique, mais de remettre totalement en question les évènements survenus depuis les débuts d’Alice en réécrivant la quasi-totalité de ce que le public avait pu en retenir. 
Le gros problème de ce choix (illogique) est de vouloir mettre ce volet comme une forme de film indépendant, nous nous retrouvons avec une avalanche d’incohérences dans sa narration, où il est donc très difficile de trouver un certain confort dans cet opus qui va à l’encontre de ce qu’on est censé retrouver dans le dernier épisode d’une saga ayant perduré depuis plusieurs années : un scénario qui ne se résume pas à une trahison envers son public et à une écriture désastreuse. 

Depuis ses débuts, les Resident Evil n’ont jamais brillé dans leurs histoires, mais au final elles fonctionnaient bien, car c’était totalement assumé et on arrivait à s’y attacher. Ce sixième volet ne se prend pas violemment un mur uniquement à cause de son écriture, mais aussi à cause de la très mauvaise gestion de ces personnages et de sa mise en scène illisible ! 


Welcome to Raccoon City (ou plutôt ce qu'il en reste).


En effet, Paul W.S Anderson se contente de filmer une très grande partie du film sous un montage indigeste uniquement à base de successions de cut. Difficile de trouver un moindre confort dans la réalisation de ce chapitre final. Le plus frustrant sur ce point reste le nombre de scènes d’actions qui auraient pu être bien plus efficaces et culte avec des petits plans-séquences ou encore avec une caméra tout simplement libre dans ses mouvements. Le réalisateur de Pompéi justifie cette mise à scène par le fait que le long métrage se concentre principalement sur une course contre la montre, mais cela est loin d’être convaincant comme raison. Les rares plans agréables sont les plans aériens permettant de mieux comprendre l’état du monde et ils ne durent qu’environ 15 secondes !

Autre gros point noir de Resident Evil et qui va définitivement réduire tout espoir à néant : l’écriture et la gestion des personnages. En effet, entre les nouveaux protagonistes sans saveurs, idiots et pratiquement inutiles, et certains personnages phares qui disparaissent d’un film à un autre ou ont changé de comportement sans aucune raison. Malgré Milla Jovovich (Le Cinquième Elément), Ali Larter (Final Destination) et Iain Glen (Kingdom of Heaven) qui sortent légèrement du lot, on se retrouve avec des protagonistes et antagonistes qui sont tout simplement à la fois fades et une caricature d’eux-mêmes.

Alors que ce dernier opus aurait pu se terminer dans la plus belle, Paul W.S Anderson se rate lamentablement en réalisant un film d’action illisible, avec un scénario n’en faisant qu’à sa tête, un casting très mal utilisé et un dernier acte ridicule. L’amère impression de s’être fait prendre pour un imbécile plane pendant toute la durée du film et même après. Les passages en vue aérienne seront malheureusement les seuls moments tenant la route face à ce film qui n’est qu’une blague de très mauvais goût.

De gauche à droite : Lee Joon-Gi; Ali Larter; Paul W.S Anderson; Ever Gabo Anderson; Milla Jovovich; Rola; William Levy et Eion Macken.


Note : 2/20

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