Critique : The Mummy (2017)

Alors que les studios MARVEL et DC occupent depuis plusieurs années Hollywood avec une flopée de films de super-héros au point où le genre est en pleine saturation; Universal décide aussi de lancer dans l'aventure des univers étendus, mais cette fois-ci pas de collants à l'écran, ni de pseudo à la noix, mais belle et bien des monstres sacrés du cinéma fantastique.

Le comte Dracula, le Dr Jekyll/Mr Hyde, Dr Frankenstein...tous ces noms ont incarnés les bases d'une forme culte du cinéma fantastique pendant des dizaines d'années à partir des années 30, et qui ont représentés le tout début d'un vaste monde : le Dark Universe. Malheureusement cette époque est bien lointaine et Universal compte remettre à la lumière dans cette occasion, ces monstres mythiques dans un univers plus contemporain.
Après avoir tenté vainement plusieurs fois de concevoir leur Dark Universe avec ambition, mais sans grand succès (Van Helsing, The League Entraordinary Gentlemen et Dracula Untold), le célèbre studio décide de remettre le couvert et d'aller jusqu'au bout de ces idées. Pour bien (re)commencer ce Dark Univers, quoi de mieux que de dépoussiérer le mythe de la Momie ?

Bon choix stratégique pour lancer une aussi grande franchise ou départ raté ? C'est ce que nous allons voir...

Il y a certains morts dont il vaut mieux éviter de réveiller.


Réalisé par Alex Kurtzman (People Like Us), The Mummy, nouveau remake du film de Karl Freund, nous propose de suivre les pas de Nick Morton (Tom Cruise), un voleur d'artefacts se retrouvant maudit après avoir réveillé une momie cachant de sombres secrets et de puissants pouvoirs.

Exit la momie Imhotep après de bons et loyaux frissons dans le dos, place à la princepsse Ahmanet jouée par la Franco-Algérienne, Sofia Boutella (Kingsman, Star Trek Beyond) ! Se voulant très éloigné de la saga culte des années 90/2000 de Stephen Sommers et Rob Cohen dans sa manière d'aborder le mythe avec une certaine légèreté et comme conçu comme un Indiana Jones familial; Alex Kurtzman mise plutôt sur une ambiance bien sombre, mature tout en gardant ce contexte de divertissement tout public. Autre ambition de ce premier gros projet d'Universal dans leur Dark Universe : introduire l'histoire de The Mummy tout en dévoilant un avant-goût de l'univers étendu que l'on pourra éventuellement avoir dans quelques années au cinéma. Des défis de taille voulus par deux figures importantes de ce long métrage : le réalisateur lui-même et le studio Universal qui semble s'inspirer de la politique de MARVEL Studios.
Sur le papier, ces challenges peuvent paraître jouables. Sur l'écran, c'est plus délicat !

Tout d'abord, le réalisateur américain donne la désagréable sensation qu'il n'assume pas ces propres idées et défis, et offre donc un film extrêmement bâtard dans le ton dont il veut prendre et est dû en grand partie par l'utilisation abusive de l'humour. Objet à manier avec prudence dans des films "sérieux", l'humour sert à décomplexer certains passages tendus. Le problème avec The Mummy c'est que cet outil est utilisé trop fréquemment au point où parfois on enchaîne littéralement les sketchs en mettant presque entre parenthèses l'intrigue du film.



Nick Morton (Tom Cruise) fera la connaissance d'un mystérieux individu qui semble en savoir beaucoup sur la Momie qui sème la terre...


En ce qui concerne la position d'Universal vis à vis du long métrage, elle instaure un mauvais équilibrage entre l'installation de l'univers de la Momie et l'introduction du Dark Universe. Avec du recul, on peut facilement se poser si Universal et Alex Kutzman étaient-ils tout simplement trop dépassés et nerveux face un tel projet dont ce dernier est censé créer une nouvelle franchise au studio autre que les Fast & Furious.

Côté casting, en dehors de Tom Cruise qui semble à l'aise dans un rôle qui a quelques similitudes avec son personnage dans Edge of Tomorrow, le choix des acteurs est assez douteux. Entre un Russell Crowe moyennement convaincant pour un personnage logiquement important; une Sofia Boutella en retrait et qui n'arrive jamais à aucun moment, nous procurer le moindre frisson; Jake Johnson (21 Jump Street) est rapidement irritant à en vouloir en faire trop dans son jeu d'acteur; Annabelle Wallis (King Arthur - Legend of the Sword) tente d'apporter une certaine profondeur à son personnage dont ce dernier souffre d'une mauvaise écriture.

Visuellement, en dehors de quelques plans maîtrisés et intéressants, le film demeure assez bancal et souffre des effets spéciaux décevants rendant le long métrage superficiel sur ce point. Il est dommage qu'un tel projet soit ancré dans cette période où la plupart des blockbusters semblent à peine sortis d'une post-production et mal monté.

Au final, The Mummy est un divertissement convenu, souvent schizophrène dans son ton, mais qui clairement rate son départ d'un (trop ?) grand projet cinématographique, faute de défis mal gérés et dû aux "normes" du système hollywoodien actuel qui ne sont pas en raccord avec les ambitions du réalisateur des producteurs.



De gauche à droite : Tom Cruise, Sofia Boutella, Annebelle Wallis et Alex Kutzaman.


Note : 11/20

Commentaires

Articles les plus consultés