Critique : The Space Between Us (2017)

Depuis plus de 60 ans, les teen-movies ont su se faire une place dans le cinéma sous différentes formes (comédie, fantastique, horreur, science-fiction) et avec différents messages véhiculés, comme par exemple sur la responsabilité ou tout simplement l'indépendance. Un style de films qui s'est toujours bien porté et qui commence depuis ces dernières années, à s'orienter vers un public plus mature dans sa manière moins fantaisiste de transporter ces messages. Comme chaque année, nous avons à notre petit lot de teen-movies à l'écran et cette fois-ci ce n'est pas une énième adaptation de livre, mais bel et bien une histoire originale que propose "The Space Between Us". Est-ce que ce long métrage nous emmènera dans les étoiles ou est-ce un décollage raté ? C'est ce que nous allons voir...


Pour découvrir ces origines, il faut parfois quitter les étoiles...


Dans un futur proche, une astronaute découvre qu'elle est enceinte lors de sa mission d'établir une colonie sur Mars. Morte lors de son accouchement, son enfant est élevé dans le plus grand secret par les scientifiques et astronautes dans la première colonie humaine sur la planète rouge. Après 16 ans à vivre en ne sachant pas qui est son père et n'ayant jamais découvert la planète dans laquelle il est censé être né, Garderner ne souhaite qu'une seule chose : résoudre ces deux points importants. Aidé par sa seule amie qui est sur Terre, Garderner découvrira bien qu'il ne puisse imaginer.

Réalisé par Peter Chelsom (Hector and the Search for Happiness), The Space Between Us est une curieuse oeuvre cinématographique loin des sentiers battus des codes du genre et amenant une questionnement philosophique vit à vie du contexte du long métrage. En effet, le film souhaite avant tout proposer une véritable épopée passionnante autour de son personnage principal qui remet en cause la raison de son existence qui le rend unique en son genre.

On peut facilement s'identifier à ce personnage par rapport à son sentiment d'envier les être humains auxquels il est censé être pareil qu'eux, et d'être prêt à risque sa vie pour les rejoindre. Cette pensée est une belle référence à "Wings of Desire" de Wim Wenders auquel Peter Chelsom montre son admiration pour l'oeuvre allemande sans aucune retenue, au point où elle fût une source d'inspiration pour une bonne partie du scénario ! Le film ne manque pas d'influences cinématographiques, en particulier dans sa mise en scène et sa photographique qui épouse littéralement la travail artistique d'Andrew Niccol. Malgré de bonnes références visuelles et narratives d'autres cinéastes, The Space Between Us dégage la désagréable sensation que le réalisateur américain cherche malgré tout à s'imposer son propre style filmique sans jamais vraiment réussir.
Il est dommage qu'un projet aussi ambitieux et passionnant donne l'impression d'être une oeuvre parfois trop impersonnelle pour arriver à marquer totalement les esprits...

Un petit pas pour l'humanité, 
un grand pas pour Garderner ( Asa Butterfield) !


Convaincant, mais légèrement décevant, Peter Chelsom s'entoure d'un joli casting qui laisse au final dubitatif : Asa Butterfield (Eder's Game) offre une prestation remarquable aussi bien physiquement que dans son jeu d'acteur; Gary Oldman (The Dark Knight) reste trop souvent en première vitesse pour arriver à vraiment s'intéresser à ce dernier; Britt Robertson (Tomorrowland) arrive à très bien s'en sortir malgré une écriture de son personnage parfois réduit ) certains stéréotypes du genre; Carla Gugino (Sucker Punch) réussit à nous toucher à travers son rôle juste, humain, et passionnant avec sa relation presque paternelle avec le personnage central du film.

Imparfait, mais loin d'être mauvais, Peter Chelsom signe une long métrage captivant, ambitieux et philosophique. Malgré un arrière-goût de projet impersonnel et une direction rigide de son casting, The Space Between Us s'est nous plonger dans dans ces étoiles et c'est l'essentiel qu'il puisse offrir.

De gauche à droite : Gary Oldman, Britt Robertson, Asa Butterfield et Carla Gugino

Note : 13/20


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