Critique : The Dark Tower (2017)

Véritable phénomène depuis le milieu des années 70, l’univers littéraire de Stephen King a toujours passionné les cinéastes et les producteurs, au point où jour d’aujourd’hui, on ne compte pas moins de 85 adaptations de ces œuvres en long métrage et plus d’une dizaine de séries TV. Alors que le célèbre clown maléfique va revenir hanter les enfants courant septembre 2017, un autre roman culte de l’écrivain arrive pour la première fois sur le grand écran : The Dark Tower ! Adaptation à la fois crainte et relativement attendue, est-ce une bonne pioche de la part d’Hollywood ? C’est ce que nous allons voir…


La survie d’une étrange et gigantesque tour gardant l’équilibre entre la lumière et les ténèbres dépend d’un jeune garçon et d’un Pistolero.



Premier long métrage d’une éventuelle franchise cinématographique, The Dark Tower nous conte l’histoire de Jake Chambers (Tom Taylor (IV)), un garçon rêvant chaque soir d’une tour sombre immense, d’un homme en noir (Matthew McConaughey) et d’un pistolero (Idris Elba). Sans le savoir, son destin est lié à ces trois éléments qui pourraient l’amener à sauver ou condamner des milliers de mondes dont le sien.

Sur ces hauts de 1h35, d’un budget bien en deçà de la normale (60 millions de dollars) et d’un réalisateur n’ayant que peu d’expériences dans les blockbusters, le projet présentait déjà beaucoup d’inquiétudes sur l’intérêt porté par les studios sur ce dernier. Fort heureusement, Nikolaj Arcel (Royal Affair) propose un divertissement honorable aussi bien sur sa forme que son fond. En effet, l’univers de The Dark Tower allie habillement les codes du western, fantastique et aventure pour nous emporter dans une épopée passionnante.

Contrairement à la plupart des films de ces dernières années, le film met en valeur le monde alternatif où se déroule principalement l’intrigue. Le fait d’être transporté dans un univers différent du nôtre et se retrouvant menacé continuellement rappelle forcément des œuvres comme The NeverEnding Story. Cette agréable impression est en partie due aussi à la manière de Nikolaj Arcel de rendre ces personnages principaux iconiques notamment le Pistolero et l’Homme en noir. Bien que ces derniers aient des motivations très simplistes, le regard qu’ils portent sur eux-mêmes, leur rivalité et l’humanité, font qu’ils sont attrayants à suivre.

Ces deux personnages ont aussi un atout permettant de mieux comprendre leur état d’esprit : leurs tenues. Les vêtements d’une autre époque du Pistolero évoquant ces liens chers à son passé mystérieux et son regard pessimiste sur le présent. La tenue très sombre et « universelle » de l’Homme en Noir montre au contraire, un esprit plus ouvert et déterminé sur l’instant présent, et dévoile notamment un personnage ambitieux sur ces idées qui pourraient naître sur le long terme. Quant au développement du personnage de Jack Chambers, il est dans l’ensemble très expéditif en particulier dans la deuxième partie du film. Difficile de savoir si l’écriture du personnage était paresseuse de base ou si d’éventuels reshoots ont amenaient à cela alors qu’il est censé faire partie du cœur de l’intrigue.

Au niveau du casting, Matthew McConaughey déçoit légèrement dans sa prestation où l’on se sent que peu investit et passionné par son personnage. Idris Elba et Tom Taylor (IV) s’en sortent bien mieux malgré quelques couacs dans l’écriture de leurs rôles.


Pour protéger la tour sombre, le Pistolero et Jake Chambers devront apprendre à mieux se connaitre et vaincre leurs démons. 


Concernant la mise en scène, le réalisateur danois n’impressionne que très rarement à cause d’un cadrage bien trop convenu et classique. Même si le film se veut comme un blockbuster assez modeste et s’éloignant des codes d’aujourd’hui (spectacles visuels fréquents, durée de film gonflée artificiellement, etc…), il est assez dommage que ce dernier se contente peu d’offrir une mise en scène à l’image de son univers qui se veut immense. The Dark Tower se rattrape dans sa photographie souvent incroyable dans sa manière d’installer une esthétique assez raccord avec le ton du film et permettant de jouer avec le côté très western de ce dernier.


Très imparfait dans sa structure, mais convaincant sur son univers qui ne demande qu’à être pleinement exploité, The Dark Tower est un long métrage qui possède des qualités indéniables qui parviennent à composer une bonne partie des défauts du film.


De gauche à droite : Matthew McConaughey, Katheryn Winnick, Tom Taylor (IV) et Idris Elba


Note : 15/20

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