Critique : It (2017)
La peur, un élément
faisait intégrant de l’ADN de nombreux genres comme le thriller, le policier et
bien entendu l’épouvante-horreur. Utilisé principalement pour nouer un lien
avec un personnage se retrouvant dans une situation incertaine voir dangereuse,
la peur est rarement conçue en tant que personnage à part entière pour donner
une dimension unique dans des films. Après avoir conté l’histoire fantastique
entre deux enfants et une femme maudite avec Mamá, le réalisateur Andy
Muschietti s’empare désormais d’un projet ayant eu du mal à voir le jour : It.
Est-ce que la nouvelle adaptation du roman éponyme de Stephen King est à la
hauteur de cette longue attente ? C’est ce que nous allons voir…
Un étrange démon enlève les enfants dans une petite ville.
Le club des loosers va-t'il réussir à le vaincre ?
En 1988, le petit Georgie ainsi que plusieurs enfants disparaissent mystérieusement sans laisser de traces. Malgré plusieurs veines recherches, la ville de Derry perd espoir et part du principe que les enfants ont été tués ou enlevés. Alors que Bill, le grand frère de Georgie continue de chercher et de croire que son frère est vivant quelque part en ville, il commence à voir un étrange et menaçant clown… D’autres enfants et amis de Bill qui l'ont vu aussi, décident de mener l'enquête pour découvrir si il y a un lien avec les étranges disparitions qui terrorisent la ville.
Célèbre roman de Stephen King, It présente un démon polymorphe capable de se matérialiser en la plus grande peur de ces victimes pour les rendre vulnérables et les tuer. Véritable symbole de la peur grâce à ces capacités surnaturelles, le monstre de l’auteur est rapidement intégré dans la liste des plus grands croque-mitaines dans la culture américaine, au point où le principal déguisement du démon (le clown, représentation d’une certaine innocence de la jeunesse) est encore actuellement une source d’inspiration pour des romanciers et cinéastes. Fidèle à sa propre vision de l’épouvante, Andy Muschietti ne cherche pas s’aventurer dans un registre trop standard et souhaite avant tout proposer un film choral similaire à Stand by Me, afin d’évoquer la peur du quotidien dans l’écriture de chacun des personnages principaux. L’idée est là, l’ambition de suivre un chemin peu exploité est présente aussi, mais il s’avère que le pris à partie du réalisateur argentin va mettre à mal l’exploitation du croque-mitaine du film.
En effet, l’un des personnages importants de l’intrigue d’It se retrouve à n’être conçu que pour effrayer ces victimes et pas forcément les tuer. Un détail fâcheux qui transformera très rapidement le fameux clown démoniaque comme un simple outil de terreur sans saveur et par la même occasion, le film inoffensif. Il est dommage qu’une telle figure emblématique de l’épouvante soit rétrogradée à la même image que les diverses antagonistes des films de genre de ces dernières années. Il est d’autant plus frustrant de constater que de nombreuses fois, les règles autour des compétences surnaturelles de la créature ne soient pas respectées entièrement alors que ces dernières font le charme de celui-ci.
Pour rendre vulnérable ces proies, Pennywise peut prendre l'apparence des plus grandes peurs de ces victimes.
Malgré ces problèmes assez conséquents, It se rattrape dans sa structure narrative qui offre un teenage-movie intéressant sans être transcendant. Le développement des membres du club des ratés sort de l’écriture classique des enfants dans ce type de registre, exploitant même la thématique du viol. Une direction à la fois mature et osée pour un long métrage calibré pour un "large" public qui apporte un peu de sang neuf, mais cette surprise est rapidement étouffée par une auto-censure qui représente le principal problème d’It : un film qui veut contribuer à l’évolution des films de genre alors que ce dernier fait exactement l’inverse.
En dehors de Jaeden Lieberher (Midnight Special), Finn Wolfhard (Stranger Things) et de Bill Skarsgård, Andy Muschietti a misé sur un casting essentiellement débutant dans le cinéma, un choix qui se révèlera très bénéfique. It réussit à tenir à peu près la route grâce à de brillants acteurs et actrice qui promettent à l’avenir une très belle carrière. Malgré un rôle injustement moins bien dirigé que ces partenaires, Chosen Jacobs marque les esprits à la fois pour son personnage torturé émotionnellement et dans sa prestation apportant une réelle empathie pour ce dernier. Jeremy Ray Taylor, Finn Wolfhard et Jack Dylan Grazer s’en sortent assez bien et prennent plaisir à donner vie à leurs personnages. Acteur « principal » du long métrage, Jaeden Lieberher possède un jeu d’acteur rappelant beaucoup celui de Daniel Radcliffe à travers certaines mimiques et l’écriture de son rôle qui est étrangement proche de celui du petit sorcier de J. K. Rowling. Boogeyman incarnant (logiquement) la peur, Pennywise est campé par un Bill Skarsgård assez convaincant dans l’ensemble que son jeu manque parfois de piquant pour apportant un côté bien plus malsain à l’humour noir de son personnage. Véritable révélation parmi ce casting très masculin, Sophia Lillis impressionne sous un rôle difficile à mettre en pratique où elle épouse littéralement ce dernier avec une telle énergie qu’il est bien trop rare de voir cela dans un film de ce gabarit. Wyatt Oleff a du mal en valeur ses talents d’acteur ce qui rend sa présence pas vraiment inoubliable, même si on sent une certaine envie de se mettre en valeur au final.
Pur produit d’un cinéma ambitieux qui se retrouve dépassé par ces propres objectifs, It ne manque pas de cœur ni d’idées, mais donne l’amère impression d’avoir en face une coquille vide malgré un joli emballage. Andy Muschietti déçoit sur le plan iconique de sa créature, son manque de risque et sa mise en scène peu inspirée. Malheureusement, Grippe-Sous aurait peut-être dû rester encore un peu au fond des égouts pour sortir dans un meilleur état et manger de nouveau des enfants.
Le club des loosers va-t'il réussir à le vaincre ?
En 1988, le petit Georgie ainsi que plusieurs enfants disparaissent mystérieusement sans laisser de traces. Malgré plusieurs veines recherches, la ville de Derry perd espoir et part du principe que les enfants ont été tués ou enlevés. Alors que Bill, le grand frère de Georgie continue de chercher et de croire que son frère est vivant quelque part en ville, il commence à voir un étrange et menaçant clown… D’autres enfants et amis de Bill qui l'ont vu aussi, décident de mener l'enquête pour découvrir si il y a un lien avec les étranges disparitions qui terrorisent la ville.
Célèbre roman de Stephen King, It présente un démon polymorphe capable de se matérialiser en la plus grande peur de ces victimes pour les rendre vulnérables et les tuer. Véritable symbole de la peur grâce à ces capacités surnaturelles, le monstre de l’auteur est rapidement intégré dans la liste des plus grands croque-mitaines dans la culture américaine, au point où le principal déguisement du démon (le clown, représentation d’une certaine innocence de la jeunesse) est encore actuellement une source d’inspiration pour des romanciers et cinéastes. Fidèle à sa propre vision de l’épouvante, Andy Muschietti ne cherche pas s’aventurer dans un registre trop standard et souhaite avant tout proposer un film choral similaire à Stand by Me, afin d’évoquer la peur du quotidien dans l’écriture de chacun des personnages principaux. L’idée est là, l’ambition de suivre un chemin peu exploité est présente aussi, mais il s’avère que le pris à partie du réalisateur argentin va mettre à mal l’exploitation du croque-mitaine du film.
En effet, l’un des personnages importants de l’intrigue d’It se retrouve à n’être conçu que pour effrayer ces victimes et pas forcément les tuer. Un détail fâcheux qui transformera très rapidement le fameux clown démoniaque comme un simple outil de terreur sans saveur et par la même occasion, le film inoffensif. Il est dommage qu’une telle figure emblématique de l’épouvante soit rétrogradée à la même image que les diverses antagonistes des films de genre de ces dernières années. Il est d’autant plus frustrant de constater que de nombreuses fois, les règles autour des compétences surnaturelles de la créature ne soient pas respectées entièrement alors que ces dernières font le charme de celui-ci.
Pour rendre vulnérable ces proies, Pennywise peut prendre l'apparence des plus grandes peurs de ces victimes.
Malgré ces problèmes assez conséquents, It se rattrape dans sa structure narrative qui offre un teenage-movie intéressant sans être transcendant. Le développement des membres du club des ratés sort de l’écriture classique des enfants dans ce type de registre, exploitant même la thématique du viol. Une direction à la fois mature et osée pour un long métrage calibré pour un "large" public qui apporte un peu de sang neuf, mais cette surprise est rapidement étouffée par une auto-censure qui représente le principal problème d’It : un film qui veut contribuer à l’évolution des films de genre alors que ce dernier fait exactement l’inverse.
En dehors de Jaeden Lieberher (Midnight Special), Finn Wolfhard (Stranger Things) et de Bill Skarsgård, Andy Muschietti a misé sur un casting essentiellement débutant dans le cinéma, un choix qui se révèlera très bénéfique. It réussit à tenir à peu près la route grâce à de brillants acteurs et actrice qui promettent à l’avenir une très belle carrière. Malgré un rôle injustement moins bien dirigé que ces partenaires, Chosen Jacobs marque les esprits à la fois pour son personnage torturé émotionnellement et dans sa prestation apportant une réelle empathie pour ce dernier. Jeremy Ray Taylor, Finn Wolfhard et Jack Dylan Grazer s’en sortent assez bien et prennent plaisir à donner vie à leurs personnages. Acteur « principal » du long métrage, Jaeden Lieberher possède un jeu d’acteur rappelant beaucoup celui de Daniel Radcliffe à travers certaines mimiques et l’écriture de son rôle qui est étrangement proche de celui du petit sorcier de J. K. Rowling. Boogeyman incarnant (logiquement) la peur, Pennywise est campé par un Bill Skarsgård assez convaincant dans l’ensemble que son jeu manque parfois de piquant pour apportant un côté bien plus malsain à l’humour noir de son personnage. Véritable révélation parmi ce casting très masculin, Sophia Lillis impressionne sous un rôle difficile à mettre en pratique où elle épouse littéralement ce dernier avec une telle énergie qu’il est bien trop rare de voir cela dans un film de ce gabarit. Wyatt Oleff a du mal en valeur ses talents d’acteur ce qui rend sa présence pas vraiment inoubliable, même si on sent une certaine envie de se mettre en valeur au final.
Pur produit d’un cinéma ambitieux qui se retrouve dépassé par ces propres objectifs, It ne manque pas de cœur ni d’idées, mais donne l’amère impression d’avoir en face une coquille vide malgré un joli emballage. Andy Muschietti déçoit sur le plan iconique de sa créature, son manque de risque et sa mise en scène peu inspirée. Malheureusement, Grippe-Sous aurait peut-être dû rester encore un peu au fond des égouts pour sortir dans un meilleur état et manger de nouveau des enfants.
De gauche à droite: Jaeden Lieberher, Finn Wolfhard, Jack Dylan Grazer, Chosen Jacobs, Jeremy Ray Taylor, Wyatt Oleff et Sophia Lillis
Note : 11/20
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