Critique : The Lost City of Z (2016)

Les films d'aventure se résument de nos jours à jouer avec le surréalisme pour offrir un divertissement principalement familial et donnant presque envie de partir à la conquête de l'inconnu. Une vision très gaie et bien entendu imaginaire de la réalité qui peut se montrer bien plus éprouvante physiquement et mentalement. C’est dans ce registre peu commun que James Gray (We Own the Night) propose son sixième long métrage en mettant lumière l’histoire vraie d’un des plus grands explorateurs du 20e siècle. Une grande aventure à l’image de son personnage et de son histoire ? C’est ce que nous allons voir….


Le voyage vers l'inconnu peut mener vers 
des découvertes sur nous-mêmes. 


En 1906, Percy Fawcett, un militaire et ancien explorateur anglais, est envoyé en Amazonie par la Société géographique royale d’Angleterre, afin de cartographier plusieurs zones où des frontières séparent le Brésil et la Bolivie. Lors de ses explorations, Percy va découvrir sur son chemin des traces pouvant venir d’une cité très ancienne qui n’a jamais été découverte jusque-là. Sa soif d’en découvrir plus sur cette dernière et son amour pour sa famille, vont le tourmenter et l’amener à prendre des décisions.


The Lost City of Z fait partie de ces longs métrages qui brisent cette image idyllique de l’aventure pour nous conter l'histoire éprouvante, mais humaine, d'un explorateur faisant face à ces motivations et sa vie personnelle dont il a dû mal à le gérer. Loin de se centrer uniquement sur le périple de son personnage, James Gray met surtout en avant le contexte historique de son long métrage et le regard restreint d’une grande partie des explorateurs de cette époque. 

Percy Fawcett (Charlie Hunnam) devra faire face à des difficultés en tout genre lors de sa recherche de la citée perdue.

Entre sa bataille pour lutter contre les préjugés sur son nom de famille qui a été piétiné par l’un de ses propres parents, détruire la vision d’une société se cachant derrière des mensonges sur l’Amazonie, ainsi que trouver un équilibre entre son obsession pour l’inconnu et sa famille ; Percy Fawcett est présenté comme un homme qui revient de loin, tourmenté par ces pensées et voulant imposer sa voix et ses recherches dans un monde où son existence est souvent réduite par une image préconçue.
La conquête de cette fameuse citée inexplorée est présenté sous une forme d’odyssée où chacune des personnes participantes se retrouvent à se découvrir des instincts, des failles et un regard unique auquel ils n’auraient connus avant cela. 

Malgré une mise en scène assez quelconque et des longueurs qui se ressentent à certains moments, le réalisateur américain se rattrape sans soucis sur la photographie tout simplement hypnotique et offrant un film visuellement riche et d’une beauté bluffante. Au niveau du casting, l’explorateur Percy Fawcett est joué par un Charlie Hunnam (Pacific Rim) convaincant sans être transcendant non plus ; Robert Pattinson (The Rover) s’en sort mieux que son acolyte et marque bien plus les esprits malgré un rôle secondaire ; Sienna Miller (Foxcatcher) déçoit à cause de l’écriture de son personnage ne l’a permettant pas d’avoir un rôle digne de ce nom.

Parfois trop convenu dans sa mise en scène et souffrant d’un rythme irrégulier, James Gray réussit malgré tout à offrir une biopic montrant avec sincérité la définition du mot "aventure" sous différents aspects. The Lost City of Z est l’un de ces longs métrages qui savent établir un lien entre son public et ces personnages pour offrir une véritable expérience filmique passionnante.

De gauche à droite : Tom Holland, Charlie Hunnam, Sienna Miller et Robert Pattinson.


Note : 14/20

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