Critique : Walk With Me (2017)

Bien que cela ne soit pas toujours expliqué dans les médias ou au cinéma, les soldats n’ont jamais eu qu’un seul vrai combat à surmonter en dehors de la guerre, ils ont une épreuve plus personnelle : la réinsertion dans notre société après des séquelles physiques et/ou mentales. Une épreuve qui se révèle tout aussi difficile que celle sur le terrain à se battre contre une menace physique, malheureusement celle-ci n’a que rarement été mise à l’honneur pour nous permettre de mieux comprendre les difficultés morales et physiques que peuvent traverser des combats détruits par la guerre.

C’est en s’inspirant de récits venant de soldats et mettant une réalité pas forcément connu que Lisa Ohlin réalise son cinquième film, Walk With Me. Est-ce que le long métrage rendra hommage de la meilleure des façons aux anciens combattants ayant été brisés par les guerres ? C’est ce que nous allons voir...



Alors qu’il était en mission dans l’Afghanistan, Thomas marche sur une mine qui lui blesse grièvement et fait perdre ces deux jambes. Pendant sa longue rééducation pour être de nouveau mobile, il rencontrera Sofie, une ballerine et infirmière qui est préoccupée par sa situation. Leur relation va prendre un tournant particulier quand elle voudra l’aider à remarcher en découvrant le monde de la danse et amener une complicité entre eux.

Confronter deux univers (la danse et la guerre) à travers un drame de ce registre est un choix narratif assez inattendu, mais qui peut en faire ressortir un film profondément humain, touchant et intimiste dans sa forme. Bien que l’histoire dans ces grandes lignes évoque de la romance, Lisa Ohlin retarde le plus possible cette partie pour développer au mieux ces personnages principaux et les liens qui les unis inconsciemment. Malheureusement, le résultat des ambitions de la réalisatrice américain à s’écarter des codes du genre est partiellement réussit. 

Pour l'aider à trouver la force d'accepter sa situation, Sofie (Cecilie Lassen) va emmener Thomas (Mikkel Boe Følsgaard) dans un monde très opposé à celui qu'il appartient.

Avec une première partie exploitant convenablement le concept de base du film, Walk With Me est un long métrage qui a conscience d’avance des limites de ces thématiques abordés et le montre au bout de 30 minutes de film. Sur ces 1h40, Lisa Ohlin se rattrape tant bien que mal sur la photographie et la mise en scène pour offrir de scènes poétiques et visuellement maîtrisées comme contreparties d’un scénario qui ne sait plus vraiment quoi raconter. 
Le récit autour d’un soldat tentant de s’adapter à sa nouvelle vie en tant qu’handicapé et faire face à une douleur aussi bien physique que mentale est touchant, bien que le film ne retranscrive pas toujours correctement l’évolution de ce dernier. 

En tête d’affiche, Mikkel Boe Følsgaard (A Serious Game) s’en sort correctement, mais demeure dans l’ombre de Cecilie Lassen qui parvient à nous toucher grâce à la sensibilité qu’elle apporte à son personnage. L’alchimie entre ces deux acteurs fait des étincelles même si la réalisatrice américaine se repose trop sur ce point pour garder un minimum d’intérêt au film.

Doté de bonnes intentions et d’une volonté à offrir un regard neuf sur un sujet souvent exploité de la même manière, Walk With Me aurait dû être un drame romantique plus que convaincant, malheureusement le résultat final déçoit. 
Scénario pas assez approfondit, mise en scène souvent schizophrène, écriture limité des personnages, un sentiment d’œuvre inachevée est laissé à la fin, alors que pourtant Lisa Ohlin avait toutes les cartes en main pour amener son long métrage vers un film aboutit.  

Mikkel Boe Følsgaard et Cecilie Lassen


Note : 11/20

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