Critique : Avengers - Endgame (2019)
2019, année étrange que ça soit le petit ou grand écran où de nombreux films et séries TV vont marquer les esprits pour leur fin pure et simple (Supernatural, GoT, Mr Robot) ou simplement pour leur note finale d'une période importante qui a su trouver sans mal son public (Star Wars, X-Men).
Parmi ces figures visuelles qui ont fait évoluer la pop culture comme une chimère incontrôlable aux multiples visages, un film représentant l’aboutissement d’un (multi)univers rempli d’individus héroïques ayant pris possession d’Hollywood va mettre un terme à un gros chapitre de son histoire : Avengers EndGame.
Note finale d’un empire qui fête ces 11 ans de popularité et d’un portefeuille dégoulinant des billets verts, le Marvel Cinematic Universe est devenu un véritable monstre rentable malgré une qualité créatif jouant les montagnes russes sur une vingtaine de films.
Note finale d’un empire qui fête ces 11 ans de popularité et d’un portefeuille dégoulinant des billets verts, le Marvel Cinematic Universe est devenu un véritable monstre rentable malgré une qualité créatif jouant les montagnes russes sur une vingtaine de films.
Après une guerre de l’infinité des plus bazardeuses et oubliables, Marvel Studios remet le couvert tout juste un an plus tard pour la suite et fin d’un combat mal débuté sous tous les sens du terme. Est-ce que les bonnes intentions de cette gigantesque production permettront d’y trouver un lot de consolations ou cela ne va pas plutôt remuer le couteau dans la plaie d’un départ raté ? C’est ce que nous allons voir…
Malgré le courage des Avengers à sauver l’univers, Thanos réussit son destin en tuant la moitié de la population de l’univers avec le gant de l'infinité. Alors que les derniers héros survivants essaient d’accepter leur défaite et de se reconstruire, un espoir se présente à l’horizon qui pourrait donner une seconde chance pour prendre leur revanche.
Toujours à la barre, les frères Russo continuent derrière la caméra en décidant de mettre de côté l’aspect grand spectacle afin de se focaliser principalement sur ces personnages pour y apporter une conclusion pour chacun d’entre eux. Bien que cette idée soit louable et logique, elle arrive trop tardivement, faute d’une longue série de films s’intéressant qu'artificiellement à ces super-héros.
L’évolution très faiblarde de l'écurie des personnages du MCU, fait qu’ajouter une conclusion à ces derniers se dévoile littéralement comme un cheveu sur la soupe.
L’exemple le plus marquant reste Tony Stark, qui malgré sa popularité pour son égocentrisme des plus usants et sa collection de joujoux high-tech, est resté superficiel humainement et n’a pas pratiquement pas évolué au fil des films qui lui sont plus ou moins dédiés. Inconsciemment ou pas, le Marvel Cinematic Universe a toujours eu ce défaut et ce sont les réalisateurs assignés à entretenir cet univers qui en payent les frais et essaient de sauver les meubles.
Bien que la plupart des personnages historiques découverts dans les tout premiers films s’en sortent de très peu, Endgame déçoit autant qu’il veut toucher émotionnellement et c’est d’autant plus triste que c’est totalement involontaire. Le "coup de poignard" pour ne pas arranger les choses reste bien entendu le typique humour pas très fin de la franchise qui n’est pas forcément mal venu, mais simplement utilisé dans les mauvais moments et de manière trop fréquente.
Avec un Macguffin sorti du nul part pour obtenir le fameux plan B pour vaincre Thanos et sauver l’univers tout entier, le long métrage se frotte dangereusement à une thématique aussi passionnante que casse-gueule : le voyage temporel. En prétextant l’utilisation d’un tel élément, le long métrage manque une occasion de corriger certaines erreurs du passé ayant condamné des héros à n’être que des personnages indifférents des autres.
A travers un tel projet, les nombreux problèmes d’écriture étaient évidents et prévisibles vu l’énorme machine hollywoodienne se cachant derrière. Il n’en reste pas moins qu’Avengers Endgame assume sa rupture avec les attentes, mais surtout avec l’orientation de personnages comme Thor.
Avec une dernière apparition dans une méga-franchise et un adieu aux partenaires de longue date, il est naturel que le casting se montre plus investit qu’auparavant. Robert Downey Jr, Chris Evans, Scarlett Johansson, Jeremy Renner et Chris Hemsworth offrent une prestation impeccable ; alors que du côté de Mark Ruffalo, Paul Rudd, Don Cheadle et Karen Gillan, l’ingérence de leur personnage par les frères Russo se ressent fortement dans leur implication des plus minimalistes.
Tout comme avec Civil War et Infinity War, les frères Russo donne une mise en scène bancal à Endgame et n'offrant que rarement des moments divertissants dans la composition des scènes. Bien que la notion de réalisateur n’ait que peu d’impact sur le MCU, la réalisation du film symbolise elle-même le problème dont la manière les films Marvel actuels sont filmés et les erreurs créatives à ne plus reproduire à l’avenir.
Diviser en trois actes très différents, le film réussit là où Avengers Infinity War avait échoué : structurer son récit tout y amenant différentes sous-intrigues équilibrés.
En héritant de personnages faussement développés avec le temps, Avengers Endgame se perd souvent malgré lui dans des scènes d’émotions superficielles, avec un casting en partie investit, ainsi que dans des maladresses qui sont dans l’ADN même de la fabrication des films du MCU. La volonté de surprendre par moment sauve le long métrage à celui qui accepte les fractures qu’il provoque entre les précédents films et celui-ci, mais aussi pour ces défauts évoqués.
Note : 12/20
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