Critique : Trollhunters - Rise of the Titans (2021)
A l’heure où le développement de mégas franchises et d’univers partagés est devenu pratiquement une norme grâce (ou plutôt à cause) de la recette gagnante de Disney à continuer de proposer les mêmes produits avec de très légères variations pour donner au public l’illusion d’œuvres « uniques » et se répondant de manière sincère.
Il existe pourtant toujours des artistes suffisamment audacieux et portant la création comme une religion, qui arrivent à se faire place dans ce système et essayent de proposer au public une chose simple, mais essentiel dans le processus créatif de projets aussi énorme : le sentiment de voir un monde imaginaire, grand, passionnant et qui fasse rêver.
C’est avec cette philosophie que le non moins connu Guillermo Del Toro a conçu avec le studio DreamWorks Animation Television le projet Tales of Arcadia : un multiverse lié à la ville fictive d’Arcadia où plusieurs séries animées interconnectées (Trollhunters, 3Below et Wizards) vont exposer plusieurs mondes uniques qui seront amenés tôt ou tard à s’entrecroiser. Après avoir développé convenablement pendant près de 4 ans le récit d’un adolescent devenant malgré lui un chasseur de trolls avec Trollhunters, des jeunes extraterrestres cherchant à sauvant leurs parents de la mort avec 3Below et un apprenti sorcier pas comme les autres avec Wizards, il est grand temps que ces univers si différents s’unissent face à une menace qui semble inarrêtable pour clôturer cet immense projet de Del Toro avec les honneurs.
Est-ce que Trollhunters : Rise of the Titans offrira la conclusion que mérite ce gigantesque projet ? C’est ce que nous allons voir…
Le chasseur de trolls James Dulac et ces proches tentent de vaincre un groupe des sorcières maléfiques cherchant à détruire toute forme de vie sur Terre et la contrôler. Alors que ces pouvoirs lui ont été retirés de force et devenu faible, James Dulac devra compter sur ses compagnons, sa famille et sa détermination pour essayer de remporter cette guerre qui s’annonce lourde en conséquences et en sacrifice.
De Trollhunters à Wizards, les séries des Tales of Arcadia ont chacune évoluer principalement sur le registre visuel où la mise en scène et les animations devenaient plus en plus agréables à regarder et Trollhunters : Rise of the Titans ne déroge pas à la règle ! Avec un soin apporté assez conséquent aux effets de lumière, de lumière, aux textures et aux expressions faciales, l’univers d’Arcadia n’a jamais semblé aussi époustouflant alors que les séries montraient déjà l’énorme talent graphique de DreamWorks Animation Television.
En ayant vu les nombres personnages principaux grandir durant leurs combats et avec leurs proches, Guillermo Del Toro a réussi à établir un lien émotionnel fort avec un panel des personnages aussi différents que touchants. Des personnages dont certains étaient détestables puis pardonnables. D’autres ayant dû faire face à des décisions douloureuses et arrivant à garder la tête. Trollhunters : Rise of the Titans offre une note finale remarquable et émouvante à ses personnages sans jamais trahir le chemin qu’ils ont parcourus dans leurs aventures respectives. La réunion tant attendu est une véritable récompense pour les personnes ayant suivi les séries depuis le début et qui se savoure durant ces 1h50 environ.
Dans sa narration, bien que convenu sur certains aspects et portant des fâcheuses facilités narratives typiques d’un opus final de saga, le long métrage garde l’ADN d’origine de Tales of Arcadia dans sa manière d’exposer ces protagonistes à des sujets universelles et maintes fois exploités comme le deuil ou la rédemption, mais en continuant d’y répondre avec beaucoup de justesse et dans une continuité très proche de ce que peut faire Pixar. Malgré un dernier acte à la fois incohérent et frustrant, Trollhunters : Rise of the Titans est un film possède un bon lot de scènes d’actions démesurés, une narration convaincante et un rythme aussi bien équilibré que soutenu à tel point que sa durée en est presque trop faible pour ce que le long métrage à offrir.
Au niveau du casting vocal, Emile Hirsch prouve une nouvelle fois qu’il est un excellent successeur du travail du regretté Anton Yelchin ; Jonathan Hyde, Nick Frost, Lexi Medrano, Diego Luna et Kesley Grammer restent fidèles à leur rôle attitré et donnent toujours autant de vie à leur personnage avec brio.
Malgré quelques fausses notes et un final aussi bien sans logique qu’expéditif, Guillermo Del Toro réussit à offrir au chapitre ultime de Tales of Arcadia un film généreux, sincère, rythmé, visuellement saisissant et rempli d’amour pour ces protagonistes et les spectateurs ayant suivi ce gros projet depuis ces débuts.
Note : 16/20
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